Chers Amis, Au nom de l'ANACR, je vous remercie de votre présence nombreuse malgré un printemps frileux. Restituer la mémoire du drame du Bois de la Vergne, qui a eu lieu le 29 avril 1944, est-ce utile au présent? La jeunesse n'a-t-elle rien à voir avec ce passé, en ces temps troublés ? On ne peut s'empêcher de penser à ces trois jeunes entre 20 et 26 ans, réfractaires au service du travail obligatoire pour ne pas participer à l'effort de guerre hitlérien. C'est à Barsanges qu'ils sont surpris par un convoi allemand, emmenés à Meymac où ils sont torturés et contraints à dénoncer l'emplacement du camp. Le lendemain, deux d'entre eux conduisent les occupants allemands à l'opposé du camp de la Vergne. Sur cette stèle sont gravés leurs noms : Roger Bretèche (26 ans), François Vasseur (20 ans), Guy-Maurice Mouriéras (20 ans), tous trois fusillés, ce dernier sous les yeux de son père, Joseph Mouriéras (48 ans) qui sera torturé, puis déporté en Allemagne d'où il ne reviendra pas.

Ils avaient lâché leurs outils, quitté leur famille, leur confort. Ils ont combattu pour un monde pacifique et solidaire, une société plus juste, pour lesquels ils ont donné leur vie. C'est pourquoi on ne peut qu'être violemment interpellés par la progression des idées xénophobes et liberticides révélées par le résultat obtenu le 23 avril par la candidate du Front national. Le pacte social et républicain mis en place à la libération et inspiré par celui du Conseil national de la Résistance, ainsi que le maintien de la paix, grâce à la coopération entre les nations et la solidarité entre les peuples, concrétisée par la création de l'ONU en 1945, sont remis en cause. L'Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance vous appelle à continuer le combat antifasciste des Résistants. A l'heure où, en mai et juin prochains, les citoyens vont élire le nouveau président de la République et les députés, nous les incitons à prendre en compte les valeurs du programme du CNR, fidèles aux martyrs du Bois de la Vergne.